Le Maréchal KOENIG
Le maréchal Kœnig
(1898 - 1970)
Engagé volontaire en 1917, Pierre Kœnig intègre la Légion étrangère en 1931 au sein du 4e RE, puis de la 13e DBMLE en 1940 en Norvège. Dès lors, sa carrière est fulgurante, l'amenant en six ans du grade de capitaine à celui de général cinq étoiles, puis au poste de ministre de la Défense.
Pierre Koenig est né le 10 octobre 1898 à Caen (Calvados). Lorsque la guerre éclate en 1914, le jeune Kœnig n'est âgé que de 16 ans et désire s'engager. Son père, facteur d'orgues, le freine dans cet élan patriotique et lui demande de finir ses études. Après avoir obtenu le baccalauréat, Kœnig peut enfin s'engager en 1917 au titre du 36e RI (régiment d'infanterie). Nommé caporal le 22 décembre 1917, puis promu sergent le 2 janvier 1918, il suit les cours de l'École d'aspirant d'Issoudun, L'aspirant Koenig rejoint le front en avril. Son unité prend alors part en mai à la bataille des Flandres, en juin-juillet à celle du Matz, puis en août-septembre 1918 à l'offensive de l'Oise. Ses faits d'armes valent à Koenig d'être décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. Promu sous-lieutenant le 3 septembre 1918, il est encore à l'Ailette le mois suivant.
Avec le 4e RE au Maroc
Après l'Armistice, Koenig décide de poursuivre dans la carrière militaire. Avec le 15e Bataillon de chasseurs alpins, il est en Silésie dès 1919 et se voit nommé lieutenant l'année suivante. De 1922 à 1923, il est basé dans les Alpes et c'est de là qu'il rejoint la Rhénanie. Il y demeure jusqu'en 1929, d'abord au 11e Bataillon de chasseurs alpins, puis comme officier de renseignement à l'état-major des 40e et 43e divisions d'infanterie. Après un court temps au 5e RI à Paris, il rejoint le 25 septembre 1931 la Légion étrangère et le 4e RE (régiment étranger) au Maroc, et participe aux opérations de pacification du Maroc. Promu capitaine en juin 1932, il est affecté à l'état-major du général Catroux et reste au Maroc jusqu'aux premières semaines de la guerre.
Le ralliement à de Gaulle
Kœnig intègre alors la nouvelle unité Légion qui vient de se créer, la 13e DBMLE (demi-brigade de marche de la Légion étrangère), et quitte l'Afrique du Nord en février 1940 pour prendre part à l'expédition de Norvège. De retour en Bretagne en juin 1940, une partie des hommes de la " 13 ", dont son chef le colonel Magrin-Vernerey (dit Monclar) et Koenig, décide de rallier Londres et de Gaulle. Promu chef de bataillon, Koenig fait partie de l'expédition " Menace ", qui a pour objectif de rallier à la France libre l'AOF (Afrique-Occidentale française). Après l'échec devant Dakar, son rôle est essentiel dans le ralliement du Gabon, en novembre 1940. Le mois suivant, il est promu lieutenant-colonel et nommé commandant militaire du Cameroun.
Colonel au début de l'année 1941, Kœnig est au Soudan et en Palestine. Nommé chef d'état-major du général Lengentilhomme, commandant la 1ère DFL (Division française libre), il participe à la campagne de Syrie et est investi de la charge de délégué pour la France libre à la Commission d'Armistice de SaintJean-d'Acre.
À la tête des Français libres
C'est avec les deux étoiles de général de brigade (juillet 1941) et désormais commandant en chef de la 1ère BFL (Brigade française libre) que Koenig livre bataille en Libye à Halfaya (décembre 1941 - janvier 1942), Méchili (février 1942) et Bir-Hakeim (février juin 1942). Sa brillante conduite lui vaut d'être décoré de l'Ordre de la Libération (décret du 25 juin 1942). Puis, en Égypte à El-Alamein (octobre 1942), Koenig poursuit les troupes de Rommel. Devenu commandant adjoint de la 1ère DFL, il participe à la campagne de Tunisie (avril-mai 1943). Promu général de division le 25 mai 1943, il quitte la DFL le 1er août et devient chef d'état-major adjoint de l'armée d'Alger. Sa mission consiste dès lors à fusionner les Forces françaises libres avec celles de l'Afrique du Nord.
Maréchal de France
En 1944, Koenig occupe les plus hautes fonctions militaires du moment, parmi lesquelles celle de délégué du Gouvernement provisoire de la République française auprès d'Eisenhower. Il retrouve l'Allemagne le 23 juillet 1945 avec les fonctions de commandant des Forces françaises avant d'être promu, le 26 mai 1946, général d'armée. II œuvre notamment dès 1948 pour un rapprochement franco-allemand. De retour en France le 10 août 1949, il est nommé inspecteur des forces terrestres, maritimes et aériennes en Afrique du Nord.
Rendu à la vie civile, Koenig se tourne alors vers la politique et devient député en 1951, puis ministre de la Défense à deux reprises. Il décède le 2 septembre 1970 à Neuilly-sur-Seine. Le décret du 6 juin 1984 l'élève à la dignité de maréchal de France, à titre posthume.
La consécration en 1944
Kœnig est nommé aux plus hautes fonctions militaires en 1944. Au mois de mars, il cumule les responsabilités de commandant supérieur des Forces françaises en Grande-Bretagne et de commandant des FFI (Forces françaises de l'intérieur), en même temps qu'il est nommé délégué du Gouvernement provisoire de la République française auprès d'Eisenhower. Le 28 juin, il est promu général de corps d'armée, puis nommé gouverneur militaire de Paris le 21 août.
La carrière politique
Pierre Koenig est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1950, puis député du Bas-Rhin en juin 1951. Il devient membre de l'Assemblée consultative européenne en août 1951, et président de la Commission de la Défense nationale de l'Assemblée nationale d'août 1951 à juin 1954. En juin 1954, il est appelé par Pierre Mendès-France au portefeuille de ministre de la Défense, poste qu'il occupe jusqu'en août 1954. Koenig retrouve son ministère au sein du cabinet Edgar Faure de février à octobre 1955. Réélu député en janvier 1956, il ne se représente pas aux législatives de 1958.